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Chapitre 4, la morale

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1Chapitre 4, la morale Empty Chapitre 4, la morale Ven 23 Avr - 12:11

Nico

Nico
Admin bouclé

Chapitre IV : La morale

Morale : conduite de la vie au niveau individuel.

De la différence des convictions personnelles et des modes de vie découle une pluralité des morales. L'acceptation de ces morales différentes est le principe politique de laïcité, qui ne s'applique que dans le cas du respect de tous par la morale de chacun. Il semble que cette laïcité soit le meilleur modèle actuel, politiquement parlant, car elle engendre moins de violence qu'une morale d'État.
La transgression de la loi morale est tout à fait différente de la transgression de la loi juridique, car un acte illégal entraîne une punition extérieure, venant de l'État, alors que pour un acte immoral, c'est une punition interne qui le sanctionne, par le remord et le sentiment de culpabilité qui en découle.
Le vol, par exemple, est un acte à la fois immoral et illégal, les deux peuvent donc cohabiter, mais ce n'est pas forcément systématique. Par exemple, on peut commettre des actes immoraux en ayant des pensées que l'on punit de culpabilité, sans pour autant qu'il y ait la moindre conséquence légale.
Le droit, l'étude de la loi, peut être divisé en deux catégories :
Le droit positif, qui étudie les faits, tels qu'ils existent dans les différents codes
Le droit idéal, qui s'intéresse au droit tel qu'il devrait être universellement, et parfois fondé sur la morale.

La morale demande de plus la conscience réfléchie, un animal ne peut donc, par nature, avoir de morale.
Pour se représenter ce qu'est la morale, on peut s'appuyer sur la façon dont elle est représentée dans les bandes dessinées, traditionnellement un petit ange et un petit diable à l'effigie du personnage dont il est question. La morale suppose donc, et c'est très clair à travers cette représentation, une division personnelle, et il faut être capable de faire le mal pour avoir besoin de la morale. L'Homme a l'idée du bien, mais il désire le mal, ce qui provoque un conflit, qui peut être interprété comme un conflit entre le corps et l'âme.
On a aussi une métaphore de la morale comme une voix dans sa tête, et on eut donc se demander qui nous parle. C'est la société, et ses règles, qui sont implantées en nous et qui nous ont produit, car la culture impose la sociabilité, et donc des règles. On peut aussi interpréter cette voix comme celle du surmoi, qui est un embryon de conscience morale, qui fait que les règles de la société s'imposent à nous impérativement.

La morale est enracinée dans les mœurs (les deux partagent d'ailleurs la même étymologie), et donc elle est intimement liée à la culture, puisque ce sont les individus qui vivent ensemble selon une norme commune qui définissent les mœurs, et donc la moralité des actions. On peut en conclure que dans l'état de Nature, la morale disparaît, puisqu'il n'y a plus de mœurs.

La morale sociale n'est donc pas vraiment réfléchie ou personnelle, mais elle est bien relative à chaque culture. Cependant, on constate aussi que chaque morale tend à être universelle, et que les commandements moraux tentent de valoir au-delà des existences particulières, car sinon, la morale ne serait qu'un aspect de la culture, un simple tribalisme.

La conscience morale trouve en nous une forme supérieure de commandement (attribuée traditionnellement à dieu), qui nous détache de la tentation de céder à notre intérêt égoïste.

Dans son livre IV de l'Emile (Profession de foi du vicaire savoyard), Rousseau nous présente l'homme comme constitué d'amour de soi et de pitié, l'alliance des deux le poussant à l'altruisme. D'ailleurs, les animaux aussi sont capables d'empathie, on pourrait donc penser que la morale est fondée, au moins en partie, sur la biologie. Dans ce cas là, la moralité serait fondée sur un « instinct divin », c'est à dire le sentiment immédiat de ce que l'on doit faire, ce qui suppose donc que l'Homme est bon par nature, qui sent ce qui est bien, mais dont les raisonnements le conduisent à favoriser son propre intérêt égoïste.

On peut cependant objecter à ceci que le sentiment est hautement subjectif, et donc que la sensibilité première ne conduit pas nécessairement au bien, et par là même, il est impossible de fonder sur cette base une morale, car puisque celle-ci se veut universelle, on ne peut pas s'appuyer seulement sur le sentiment.

C'est pourquoi Kant, lui, pense que la seule morale qui puisse être universelle est fondée sur la raison, elle même étant commune à tous les hommes. Cette morale serait une morale du devoir, laquelle est fondamentale car elle peut par exemple expliuer le « Tu ne tuera point » présent dans l'ensemble des morales. Kant, aussi, pose trois questions : Que puis-je connaître, que dois-je faire, que puis-je espérer. Dans son livre Fondement de la métaphysique des mœurs, Kant décrit l'homme moral comme un homme de bonne volonté, c'est à dire qui souhaite agir bien : la moralité de l'action réside donc dans les intentions qui nous poussent à l'accomplir plutôt que dans les conséquences qu'elle engendre. En effet, c'est le jugement adulte qui évalue la moralité des actions de cette façon, notamment parce que les conséquences d'une action sont toujours imprévisibles, au moins pour une part, et on ne peut donc pas juger les action sur ce critère, trop aléatoire. Ainsi, un acte aux conséquences néfastes, mais fait avec de bonnes intentions, n'est pas moralement condamné. Il est intéressant de remarquer que les enfants jugent leurs actions de façon exactement inverse : sur les conséquences, et non pas sur les intentions.
Dans ce système de morale, faire le bien revient à faire ce que je dois, puisque le devoir est universalisable, étant ce qui vaut à la fois pour moi et pour les autres, ou ce ue l'on souhaite à la fois pour soi et pour les autres. Ainsi, la morale kantienne repose sur un impératif catégorique (c'est à dire indépendant des circonstances), qui découle de la raison de la loi morale : « Agit toujours de telle façon que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle de la nature ». Cette loi est purement formelle, elle n'a aucun contenu précis : sera moral ce qui peut être universalisable. Kant, en fait, ne dit pas ce qu'il faut faire, car c'est le désir qui est moteur de l'action, mais sa morale permet de juger l'action.
Ainsi, le mensonge est immoral, car il présuppose la confiance, laquelle est un fait social fondamental, et on ne peut pas souhaiter que tous les hommes mentent. De même, le suicide apparaît comme immoral. Kant fait ici preuve d'un rigorisme absolu : il refuse toute transgression de la loi morale.

Le sentiment moral est le respect de la loi morale, le respect de mon devoir, et de ce fait, il faut agir non pas pour suivre son inclination personnelle, mais seulement son devoir, et ce sans autre visée. Ainsi, aider les hommes malgré le dégoût qu'on a d'eux serait plus moral que de les aider parce qu'on les aime : c'est donc la raison qui doit être le guide.
Platon écrit un mythe qui montre le rôle de la pression sociale dans la moralité : celui de l'anneau de Gigès, qui rend invisible son porteur. Or Gigès, le fermier, est bien moins moral quand plus personne ne peut le voir. Par contre, on peut supposer que des sages (J. Christ, Epicure, Platon, Bouddha) eux, ne changeraient pas d'attitude, même sans pression sociale, car ils ont aboli celle-ci par leur sagesse. Ils sont de ce fait des modèles, auquel on cherche à ressembler

D'ailleurs, pour Kant, même si Dieu n'existe pas, il faut respecter la loi morale, dictée par la raison, et il va même plus loin, car il retourne la traditionnelle relation entre Dieu et morale : pour lui, c'est la loi morale qui fonde la religion. Celle-ci offre alors des modèles dans les règles morales établies, que chacun essayera de copier. Cependant, ces modèles sont intemporels, car moraux, alors qu'un homme qui semblera moral à un moment, mais qui ensuite sera conspué (Hitler par exemple, qui a été le modèle de toute une Allemagne) n'est pas moral.

L'Homme désire être moral, car il désire ressembler à ces modèles. Cependant, un acte fait par pur devoir, et donc entièrement moral, est très rare.


La moralité de Kant présuppose la liberté et le libre arbitre. On retombe donc sur une question de métaphysique, et pour que le choix soit possible, on doit supposer en nous une lutte, ainsi que la possibilité pour nous de trancher. Pour Kant, on retrouve ici les thèmes principaux de la métaphysique, avec la capacité de choix qui fait que l'on est pas obligé de suivre la nature, ou l'action immorale, ou la loi morale. L'homme est nouménal, il échappe à sa nature. Pour Kant, l'homme peut se choisir lui-même, il n'est pas une simple cause, le libre arbitre est dès lors un postulat, qui ne nécessite plus de démonstration, puisque sans celui-ci, la morale n'existe plus.
La plaisir est alors rigoureusement l'opposé de la morale. Lorsque j'obéis à la loi morale, le corps est humilié, rabaissé par l'esprit. Le moi est libre au niveau de la raison, mais limité par le corps : la liberté totale de la raison est appelée autonomie.

De plus, de ce premier postulat, on peut en dérouler d'autres :
L'animal n'est pas l'égal de l'homme, puisque celui-ci est au-delà de la nature.
En obéissant à la loi morale, je souffre, mais cela me rend digne du bonheur, je peux donc espérer un au-delà qui récompense ma vie vertueuse, en mettant la foi à la place du savoir.
La volonté autonome est celle qui suit la raison morale, et donc on ne se sert plus de la métaphysique pour fonder la morale, c'est même l'inverse.
La volonté étéronome reste libre en tant que volonté, mais puisqu'elle suit le désir, elle n'est pas libre : on peut donc librement choisir de ne pas être libre (MEDIIIIIC !!!)
Chez Kant, le bien suprême est la vertu, qui permet, il pense, d'atteindre le bonheur après la mort
Le chrétien qui croit pour son seul salut n'est pas moral, car il attend une récompense égoïste, ce qui va contre la morale
La loi morale se trouve chez tous les êtres doués de raison, c'est un impératif catégorique

L'Homme respecte donc a loi et le porteur de celle-ci, ce qui lui donne une dignité que l'animal n'a pas, celle-ci étant une valeur absolue, et non comparable, ou relative. La chose est donc différente de la personne car celle-ci porte à la fois de la responsabilité et une législation. Dans cette dimension morale, il faut donc respecter tous les hommes, mais aussi, pour respecter sa propre dignité, respecter les choses. Il y a une réciprocité de droits et de devoirs entre homme, mais une relation unilatérale avec les animaux.

« Agit toujours de telle façon que tu traites l'humanité en toi même et chez autrui toujours comme une fin, et jamais comme un moyen »

Les stoïciens commencent à penser une universalité, puis ils seront suivis par les monothéistes, pour lesquels chaque homme est égal devant Dieu, puis ensuite viennent les lumières, qui sécularisent l'universalité puisque Kant l'évoque indépendamment de Dieu.
Il faut respecter l'humanité de tout homme, et ce politiquement parlant. On ne peut donc pas réduire des relations humaines à des intérêts égoïstes, et on ne peut pas non plus le réduire à un moyen, il faut le considérer comme une fin en soi puisqu'il porte ne lui une dignité inhérente à la loi. Ainsi, les Nazis ne pouvaient pas être kantien. On ne peut donc juger les homes qu'à travers des valeurs fondées par eux, comme ici la dignité. Ainsi, à partir d'un idéal projeté, on peut juger les lois des hommes.

« La vertu est sa propre récompense », Spinoza

La morale est liée à l'action, et cependant on peut se demander si elle permet vraiment d'agir. Pour expliciter cet exemple, on repose la question : peut on mentir ? La vie n'est faite que de situations concrètes, et parfois, mentir est bon si la maxime de l'action est « protéger un innocent », bien que dans ce cas, on puisse rencontrer un conflit de devoirs, puisqu'on doit mentir et ne pas mentir, sachant que pour Kant, la loi morale est à suivre absolument. Kant a une morale déontologique, or il faut en permanence penser celle-ci. Dans ces cas, c'est l'éthique qui doit nous guider, et non plus la morale kantienne qui dans la vie courante est vite limitée.L'éthique permet de choisir entre deux devoirs.

On distingue deux éthiques, l'éthique de conviction, celle de Kant étant la déontologie, et celle de responsabilité, c'est à dire qui tient compte des conséquences des actes. De plus, l'éthique, elle, s'intéresse à l'action pure, et pousse à agir. Hegel objectera d'ailleurs à Kant que « la pureté de l'intention n'a pas de mains » => le kantien pur n'agit pas, quand bien même, dans un monde imparfait, il faille agir pour faire évoluer les choses : ne pas se contenter d'appeler à la moralité, mais pousser vers celle-ci, par des lois qui y contraignent. Par ces actions, on aide les hommes à devenir raisonnables.

On peut définir l'éthique comme le calcul, dans toute les situations, de ce qu'il est préférable de faire. D'ailleurs, dans des cas concrets, on crée des comités d'éthique, lesquels réfléchissent à un cas en particulier.

De plus, notre monde étant pluraliste, chacun possède des convictions personnelles, et le principe de laïcité est nécessaire, car chaque conviction, morale ou religieuse relèvent d'une éthique personnelle, et toutes ces éthiques sont de même valeur tant qu'elles sont librement consenties.

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