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Chapitre 2 de philo, mis en fiches

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Nico

Nico
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Nature et culture, l'inné et l'acquis

Inné : Ce qui est donné par la nature, ce avec quoi on nait, qui est transmis par les voies naturelles de la reproduction
Acquis : ce qui est transmis, hérité, enseigné, reconstruit à chaque génération.

Les animaux ont une part très importante d'inné, mais chez certains animaux, il existe aussi une part d'acquis (exemple des babouins quint appris à laver leurs patates). Mais la variation reste cependant assez limitée, le jeu des possibilités est restreint, alors que chez l'homme tout doit être appris, il n'a pas de comportements acquis, il est un être inachevé. Le programme génétique, même s'il donne des prédispositions, ne donne lieu à aucun instinct : toutes les niches ouvertes par l'inné doivent êtres remplies par une éducation. C'est pourquoi on ne peut pas faire la part de l'inné et de l'acquis chez l'homme, car tout est lié par la culture.
On peu illustrer ce propos par le cas des enfants sauvages, qui grandissent hors de toute culture, dont on distingue trois exemples :
Ceux qui ont vécu avec des animaux, comme Amala et Kamala l'ont fait avec les loups, dits animalisés,
Ceux qui ont vécu seuls, comme Victor,
Ceux qui ont été maltraités, les « enfants du placard »

Comportement : attitude observable de l'extérieur

Amala et Kamala se comportaient exactement comme des loups, s déplaçant à quatre pattes, grognant... Elles étaient naturellement indéterminées, puisqu'elles n'ont pas eu de comportement humain inné, c'est pourquoi il est dit que l'homme est un « singe prématuré », car il n'est pas déterminé. L'homme et donc libre par rapport à la nature, il ne devient un homme que parmi les hommes, par mimétisme d'abord en imitant tous les humains rencontrés, puis par opposition dans un second temps, l'enfant s'opposant à ses parents à un moment donné pour devenir un individu singulier à part entière. C'est cette innovation qui rend possible la nouveauté dans l'Histoire.
L'animal, lui, a une vie close, il est dès la naissance ce qu'il sera plus tard, avec peu de variation d'une génération à l'autre, même si le comportement peut légèrement être modifié. Chez l'Homme, le jeu des possibles est infini, même s'il dépend de la culture.
Chez l'Homme, il n'existe pas non plus de comportement universel, et seuls les besoins le sont, car comme tout être vivant, l'homme est déterminé en partie naturellement, par tout ce qui est porté par son ADN. Pour Berxon, « la conscience est un déficit de l'instinct », et pour Rousseau, l'Homme est « perfectible ». Ainsi, le déterminations innées de l'homme lui donnent la capacité d'apprendre sans qu'il parte d'un comportement universel.
Le besoin de culture, par exemple, est universel, et particulièrement de ce qui en constitue le cœur : les règles. Celles ci varient (mœurs, morales...) puisqu'elles sont propres à une culture, mais elles sont par contre présentes partout : il n'existe pas de peuple sauvage, sans aucune règle, tout peuple est civilisé car il possède nécessairement une culture. Un peuple sauvage, totalement naturel, est constitué de singes ou de barbares. Levy Strauss montre qu'il n'existe que des peuples civilisés, possédant une langue, une technique, un art, d'institutions qui règlent les rapports entre les humains...
Cependant, spontanément, on juge les autres cultures comme barbares, sauvages, et même au sein de la culture, des faits « étranges » ne sont pas acceptés, comme l'homosexualité par exemple, et pourtant il n'existe pas de norme naturelle puisque rien n'est inné chez l'Homme dans les comportements, les normes ne sont que culturelles. Cette tendance à juger naturel ou contre-nature, sains ou non, les comportements ouvre sur les théories racistes et nationalistes.
Le racisme prône l'existence de différentes races humaines, et que celles ci peuvent êtres comparées les unes aux autres. Cette théorie est complètement infirmée par les découvertes de la génétique, prouvant à la fois la variabilité individuelle et l'unité de la race humaine, les dispositions génétiques différentes étant remplies par les cultures.
Les comportements racistes son en fait liés à ethnocentrisme, qui est la tendance naturelle de l'Homme à considérer sa propre culture comme naturelle, normale, comme la meilleure, et donc à dévaloriser nécessairement la figure de l'étranger, avec un refus instinctif de l'autre. La culture de naissance paraît plus naturelle, car elle nous structure sans qu'on en ait conscience depuis notre plus jeune âge, elle provoque donc un sentiment de bizarrerie à l'encontre de l'étranger, qui peut entraîner soit le rejet, soit la curiosité. L'ethnocentrisme est en fait une confusion entre inné et acquis, car c'est une tendance à considérer une culture comme naturelle
Le colonialisme de l'occident, la conquis ta espagnole qui a détruit les cultures sud-américaines, sont à leur racine exactement identiques, émanent du même désir d'impérialisme et de domination de l'autre par la force dans le but d'augmenter sa propre puissance. Cependant, il n'y a pas de cynisme par les colonisateurs, leurs actions sont légitimées pour voiler la réalité et les rendre acceptables aux yeux de l'opinion publique. Par exemple, il a longtemps été dit que le but de la colonisation était l'éducation des peuples inférieurs.
Cette vue des choses a donné lieu à un schéma évolutionniste pour représenter les civilisations :










Levy Strauss, lui, brise ce schéma, bien qu'il soit issu de la culture dominante, ce qui tend à prouver que l'appartenance à une culture n'empêche pas une compréhension partielle d'autres, et d'une reconnaissance mutuelle. Lui pose en place un nouveau schéma, en définissant un saut entre nature et culture.












Pour lui, il existe deux règles fondamentales, à la base de toute culture :
La prohibition de l'inceste
L'interdiction du meurtre
La prohibition de l'inceste est aussi dite loi d'exogamie, qui pose que l'on doit se marier hors de sa famille, au hasard de ses rencontres, un peu comme l'animal qui se reproduit aussi au fil de ses rencontres. Cette loi permet de créer des liens et des échanges, l'interdit est donc fondateur de la société : les échanges permettent les relations d'alliance.

Les mœurs sont imposés à l'Homme sans qu'il en ait conscience, ce qui explique que les coutumes soient difficiles à changer, car devant passer par une éducation différente. Les règles politiques, elles, sont fixées consciemment par les individus. Toutes les règles ont un point commun : elles dépendent de l'existence d'un langage.

Aucune culture n'est donc supérieure, puisque toutes, par leurs règles, donnent forme humaine à l'existence des hommes. De plus, si toutes les cultures se valent, il est impossible de les comparer, car cela nécessiterait un critère de comparaison, or le résultat de la comparaison entre les cultures est trop intimement lié au critère pour être valable, et les critères sont toujours centrés sur la culture de celui qui juge.
Il faudrait donc un critère qui dépasse toutes les cultures, hors de celles ci. Puisque cette vérité transcendante n'existe pas, et on en est réduit au relativisme culturel, c'est à dire à penser que toutes les cultures sont bonnes puisqu'elles mènent à la vie humaine, et que la condition humaine est universelle.
Cependant, le relativisme absolu présente un problème majeur : il peut conduire au cynisme le plus total, car si tout se vaut, alors rien ne se vaut, et l'intervention dans la culture de l'autre est prohibée : on accepterait donc tout. Or il existe une valeur qui peut tendre à être universelle, qui est la dignité humaine, puisque chaque homme appartient certes à une culture, mais aussi à l'Humanité dans sa globalité, et l'humain qui est en chacun de nous mérite le respect. Tout est donc acceptable à condition d'avoir un consentement éclairé : l'excision, par exemple, est une violence arbitraire, subie contre son propre gré, et partant inacceptable.

Mais la dignité de la personne n'est elle pas, après tout, une valeur occidentale, est-elle universelle ? De fait elle ne l'est pas, mais elle est universalisable, car elle est un rempart contre la violence arbitraire, et qu'elle protège tout homme, car personne ne veut subir la violence arbitraire d'autrui.

Le statut de l'animal, selon Descartes, est celui d'une simple machine, sans dignité donc, une chose à laquelle on peut faire ce que l'on veut. Mais cette conception présente un danger latent, car si la limite entre homme et animal est déplacée, par exemple par ethnocentrisme, et si des hommes sont ramenés au rang d'animaux, alors ils deviennent aussi des choses sans dignité, qui peuvent subir tous les sévices imaginables ou être exterminés. Le seul critère que Levy Strauss retient pour classer les êtres vivants est donc la sensibilité : tout être capable de ressentir la douleur mérite le respect.
On a donc une limite apportée aux comportements qui est purement négative : elle n'indique en aucun cas que faire, mais seulement ce qui ne doit pas être fait. Les cultures sont donc toutes respectées, dans la limite de cette dignité.

L'Homme est un animal qui a besoin d'être éduqué

D'après Kant, penseur phare des lumières, l'enfant doit devenir un adulte autonome, et pour cela il doit être éduqué (ex duco: conduit au dehors de . C'est ce ont il parle dans le Traité de pédagogie, décrivant deux aspects de l'éducation :
Un aspect négatif, c'est à dire de limitation, reposant sur une discipline : il faut savoir dire non, montrer les interdits car la règle des interdits n'est pas portée en l'homme, il faut l'inculquer. Au contraire, l'homme est un être d'excès, pouvant être dangereux pour lui-même. L'enfant qui ne reçoit pas cette discipline est un sauvageon : il a besoin de savoir ce qui lui est interdit, car cela lui donne un cadre dans lequel il peut de développer, et dans le cas contraire il devint un enfant tyran, qui transgresse toutes les lois et dont l'éducation est très difficile à faire par la suite. L'interdit est de ce fait gravé en nous,de façon profonde et permanente, si bien que par exemple le meurtre, même involontaire, provoque en l'homme de graves conflits psychologiques.
Un aspect positif, consistant en une instruction, une transmission de connaissances, qui nécessite l'acquisition du premier temps de l'éducation. L'école est donc le lieu de construction des esprits tels que le possèdent des êtres sociaux. Elle est donc basée sur la discipline précédemment acquise, car l'école doit instruire et non discipliner, qui relève du rôle de la famille. Sauf que la discipline est devenue complexe, car de moins en moins transmise par la famille.
Il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme : L'autoritarisme est basé sur la force, alors que l'autorité est acceptée sans discussion. Les parents doivent avoir de l'autorité sur leurs enfants, mais ces derniers sont de plus en plus considérés comme de vraies personnes , dont l'accord est donc recherché après discussion quel que soit l'ordre qu'on leur donne, comme dans un système politique . Or l'enfant n'est pas encore un adulte, il doit le devenir mais nécessite d'abord une autorité qui l'encadre pour qu'il devienne ensuite autonome en donnant forme à cette discipline et à son instruction, et qu'il puisse vivre en société.
Devenir majeur s'oppose au fait d'être mineur, c'est à dire de ne pas penser et se soumettre aux autres, alors que le majeur se règle lui-même. L'homme cultivé peut se gouverner lui même par la raison. La démocratie idéale des lumières repose sur un peuple constitué d'hommes majeurs, ce qui explique que c'est une utopie, puisque la plupart des hommes sont nécessairement mineurs.

Sartre : Nature et Liberté, qui explique que l'homme est libre par rapport à la nature, car perfectible et inachevé, il doit se former. Sartre définit en fait l'homme comme une liberté radicale, absolue. L'Homme est en fait condamné à être libre. Sartre est existentialiste, c'est à dire qu'il part des faits de l'existence tels qu'ils peuvent être vécu dans l'expérience sensible de chacun, et non des concepts. Le concept central de cette philosophie considère que, chez l'homme, l'existence précède l'essence. Il illustre ceci avec l'exemple du coupe papier, qui est d'abord conçu par l'esprit en tant que concept, qu'idée, par laquelle il est défini, puis produit ensuite. L'essence précède donc l'existence chez le coupe papier.
Si on présuppose l'existence de Dieu, l'entendement précède la volonté, il pense le monde, puis le crée. Selon Descartes, l'entendement divin coïncide exactement avec la volonté. Leipntiz pose le concept d'un Dieu théoricien, qui pense tous les mondes possibles et crée en permanence le meilleur possible, celui contenant le plus de réalité. Dans ces deux cas, comme chez Platon, l'essence des choses précède donc leur existence. Il en irait de même pour l'homme, son âme étant son essence, et existant avant son corps, qui devrait donc à la fois suivre les principes divins et subir les pulsions du corps.
Au contraire, dans l'existentialisme, Dieu n'existe pas et l'Homme, surgit dans l'existence avant d'être défini : il n'est d'abord rien, et doit se construire pour devenir ce qu'il sera ensuite. Le concept de nouveau né est donc à appliquer exclusivement aux hommes, car en dehors de l'espèce humaine, le petit apparaît déjà défini : un chat naît chat, alors que pour l'homme, l'individu se définit lui-même et apporte de la nouveauté dans le monde.
Sartre prône donc une philosophie de l'engagement, pour se forger soi-même. Un engagement est une promesse sur l'avenir, qui pourrait correspondre à une limitation de la liberté, sauf qu'on est toujours libre de le rompre : l'engagement est d'ailleurs reconduit sans arrêt.
L'homme ne serait d'abord rien, puis serait influencé par sa culture, mais ne se déterminerait finalement que lui-même, c'est pourquoi on parle de « liberté en situation ».
txt «L'homme est un projet » : un projet est une modélisation du présent qui tend à promettre une formation d'un futur qui nous convienne. Tout se rapporte donc à la conscience du temps propre à l'homme puisque hors de cette conscience, le futur n'est rien. Dire que l'homme est un projet revient à poser une question sur l'essence de l'homme. Serait il le projet de quelqu'un ? Sartre ne le croit pas, le posant plutôt comme un projet de lui-même pour lui même, puisqu'à chaque étape de sa vie, il fait des choix et est déterminé par ceux qu'il a effectué, et seulement par ceux ci. L'homme serait donc entièrement responsable de ce qu'il est, et n'a par conséquent aucune excuse.

L'essence de l'homme est donc de ne pas avoir d'essence, puisqu'il est sans arrêt projeté sur l'avenir. Le seul moment où l'on peut définir un homme, c'est après sa mort, quand son existence s'est résorbée sur son essence. De plus, ce qui vaut pour l'individu vaut pour la communauté, ainsi, on peut dire que l'humanité toute entière est un projet. On retrouve donc le concept de philosophie de l'engagement, dans le but de bâtir l'homme qui est sa propre cause. Dire que l'Homme est un projet, c'est dire qu'il est ce qu'il n'est pas, car son essence doit se faire, il serait donc une liberté qui doit se choisir, et qu'il n'est pas ce qu'il est, puisque' à chaque instant de son existence, l'homme est quelque chose qui est mon identité, mais qui n'est pas mon essence car elle n'est pas fixe, elle est projetée vers l'avenir.
L'être et le néant : Dans ce livre, Sartre utilise l'exemple d'un garçon de café : celui ci n'est pas vraiment un garçon de café, il joue à en être un. L'homme ne coïncide jamais avec lui-même, il existe donc au sens fort puisqu'il est hors de lui-même, jusqu'à sa mort. Il manque donc d'être, il cherche à être sans jamais pouvoir atteindre cet état, ce qui explique son inquiétude permanente, car il est perpétuellement en quête de lui-même.
C'est en cela que l'Homme est différent du choux-fleur, qui n'a pas à être puisqu'il est déjà, il n'est pas un projet pour lui même, même s'il peut être celui du jardinier, qui est hors de lui-même, mais il n'est pas un pouvoir-être, il est déterminé par son essence de choux-fleur
Le projet que l'on a de nous même n'est donc pas seulement des idées que l'on a de nous, mais des actes et des choix que l'on effectue pour leur donner une réalité : on choisit ce que l'on fait, et ces choix nous définissent, c'est pourquoi chaque nouveau choix apporte une nouvelle définition.
Cette philosophie de l'engagement ne nous prive cependant pas de liberté, au contraire puisque l'engagement et son renouvellement est conscient et volontaire : l'homme, responsable de ses propres actes, est condamné à être libre de manière absolue. D'ailleurs, le salaud est celui qui feint de l'ignorer et qui n'assume pas ce qu'il fait.

Le passé, lui, est irrévocable. Par exemple, si je vais en prison, ce fait devient éternel et ne peut être changé en soi. Par contre, l'interprétation qu'on en a dépend entièrement du présent :
Si je suis toujours un voleur, la prison n'a été qu'une étape de formation dans mon existence de voleur
Si je ne suis plus un voleur, que je suis devenu honnête, alors la prison a été pour moi un déclencheur de l'amendement.

Le présent est donc la clé de l'interprétation du passé, et ce présent tend lui-même vers un avenir, qui lui est imprévisible car encore indéterminé. L'homme ajoute en fait une causalité consciente dans ses actes, qui jouent pour déterminer cet avenir.
Même si l'individu connait une limitation de sa liberté, la liste des possibles ouverts à lui reste infinie dans l'éventail de choix qui lui restent à faire.

Objection : Le libre arbitre ne l'est réellement que si celui qui fait les choix, en l'occurrence moi, suis libre et si je me suis choisi moi-même.
Or, me suis-je choisi moi même ? Ma définition n'est elle pas donnée par un simple jeu de causes et de conséquences qui se déroule hors de moi, et influant sur moi, qui aurait dès lors une structure fixe ? Et dans ce cas mes choix ne seraient plus absolument libres, puisque conséquences de quelque chose de fixe en moi malgré moi.
Pour Marx, « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience », ce serait donc l'individu qui serait influencé et déterminé par son milieu. Freud, lui, présuppose l'existence, dans la pensée, d'un inconscient, de désirs dont la conscience ne sait rien mais qui l'influencent, ce qui fait que sa liberté n'est plus absolue.
Pour devenir absolument libre, il est donc nécessaire de devenir conscient, ce qui revient à dire que la liberté est relative à la connaissance que l'on a des causes qui agissent sur nous.

Le contrat social

Passer un contrat signifie contracter un engagement réciproque, ce qui présuppose la présence de deux individus rationnels qui font tout deux une promesse sur l'avenir.
Dans notre société, le contrat est garanti par la loi, car la confiance ne suffit plus, et la rupture du contrat amène une action judiciaire. La notion de contrat est aussi fondée sur une notion de l'individu égoïste, qui cherche d'abord son intérêt, comme dans la société moderne

Le contrat social est un concept philosophique politique de l'engagement collectif qui marquant un passage de l'État de Nature à l'État Civil.
État de nature : l'homme à l'état naturel, hors de toute société politiquement organisée, qui permet donc de définir une nature humaine.
Société : Ensemble d'individus entretenant des rapports réglés, lieu d'échange.
État : Lieu d'une société qui vise à l'inéret général, ensemble d'institutions et d'administrations où se rencontrent les pouvoirs maintenant la cohésion de la société. Ses services, dits publics, visent à l'intérêt général, et dans le discours libéral, l'État est un arbitre neutre.

Selon Hobbes :
Par le titre de son œuvrerincipale, Leviathan, Hobbes fait référence au monstre biblique qui tient dans ses bras les océans de la Terre pour évoquer l'État qui maintient d'un bloc cohérent la société.
Pour Hobbes, le contrat social est un contrat minimal, ou chaque individu s'engage égoïstement à céder une part de son droit naturel à un souverain dont il accepte l'autorité, c'est pour cela que l'on parle de contrat de soumission : un tiers est placé au dessus des individus qui contractent l'accord.
L'état de guerre civile est en fait atteint quand l'État et ses lois sont devenus insuffisants pour maintenir l'ordre et se faire respecter : la guerre est totale, l'insécurité permanente, la vie en devient inhumaine et la société est détruite. On revient à un état de Nature, avec des hommes sans lois et sans autorité. C'est pour cela que pour Hobbes, l'état est lieu de force pour faire respecter la loi, même si la force peut être cachée. Sans celui-ci, on revient donc à l'état de Nature, où chacun jouit de sa liberté pleine et entière, peut faire ce qui lui plait (donc avec une soumission totale au désir), car le droit n'existe plus, hors du droit naturel : tout le monde à des droits sur toute chose, seulement limité par sa propre force pour faire appliquer ce droit. Or, Hobbes considère une égalité approximative entre les hommes puisque, la notion d'honneur n'ayant aucun sens dans l'état de Nature, tous les coups sont permis dans ce guerre de tous contre tous. L'état de Nature serait donc misérable, dominé par la peur, et Hobbes considère que la vie selon la Nature est impossible, et qu'en tous les cas, elle n'est pas souhaitable et qu'il serait mieux de s'en garder.
Par cet état de Nature, Hobbes donne sa définition de la nature humaine : pour lui, l'Homme est un être passionné et égoïste, gouverné par trois passions fondamentales:
La fierté, c'est à dire le besoin de reconnaissance par l'autre, autrement dit le désir de désir, sentiment proprement humain,
La rivalité, c'est à dire le refus de domination par les Hommes qui lui sont égaux, ce qui génère donc de la violence,
La méfiance, qui est l'opposé de la confiance, elle même essentielle pour une société.
L'état de Nature est donc l'exact contraire de la société, il fait mener une vie inhumaine, sachant qu'une vie humaine repose sur la sécurité, la confiance et l'amitié, et le confort.
C'est pourquoi le contrat social, même s'il limite la liberté de chacun, assure la liberté restante, car si l'on perd le droit que l'on avait sur toute chose, les choses que l'on possède sont vraiment à nous. Il permet le développement de l'amitié, et, partant, de l'Art. Les Hommes s'associent donc par le contrat social par peur de mourir, la peur amenant la raison, car le désir de vivre, dans l'état de Nature, amène la violence, donc le risque, et provoque de ce fait une contradiction avec lui-même.
Hobbes est un théoricien du pouvoir autoritaire, car si les homme est passionné et égoïste, ils doivent être maintenus par la force. Ce philosophe est cependant aussi récupéré dans la tradition du libéralisme.

Libéralisme :
Sens politique : Séparation nette entre la sphère privée, porteuse de libertés individuelles où l'État n'intervient pas, et la sphère publique, lieu des affaires de tous.
Sens économique : Expliqué par exemple en 1776 par Adam Smith, dans le livre La richesse des nations, où il écrit que l'État doit garantir, comme liberté individuelle, la liberté d'entreprendre pour rechercher le profit, et donc servir son intérêt, mais aussi son désir. L'État libéral doit garantir cette liberté pour chaque individu de pouvoir rechercher son intérêt, car, par le jeu de la « main invisible », cet ensemble de passions humaines interagissant ensemble réalise quelque chose de raisonnable, profitable à toute la communauté et donc au plus grand nombre.
L'État libéral doit donc assurer, pour une stricte égalité dans la liberté d'entreprendre, la sécurité, mais aussi une régulation et une redistribution des biens, ce qui valorise de fait le mérite tout en maintenant l'égalité.

On voit que l'idée économique du libéralisme correspondd à la pensée de Hobbes, et donc qu'on peut concilier Etat autoritaire et libéralisme économique, puisque l'augmentation des rivalités économiques risque d'entraîner une intensification des violences. La pensée Hobbesienne est donc d'une grande actualité, car le sujet est toujours en place.

Selon Rousseau :
Discours sur l'origine de l'inégalité entre les hommes et Du contrat social
Les Lumières, groupe de philosophes du 18°, prônent une égalité entre les hommes, ainsi que leur liberté. Rousseau veut approfondir le concept d'état de Nature, considérant que Hobbes n'était pas allé assez loin. En effet, la guerre de tous contre tous, même si elle est destructrice, reste une forme de société, et pour retrouver l'homme de la nature, il faut retirer l'homme de l'homme, c'est à dire ôter tout ce qui a été apporté par la nature et la société. Il ne reste ainsi qu'un « animal borné , solitaire, et stupide » : pas de société, pas connaissances car pas de langage, et avec un désir ne dépassant pas le besoin. Il n'y a pas de rivalité durable, car le sens de l'honneur n'existe plus quand la conscience de soi a disparu et du regard d'autrui : un animal vaincu par un autre n'a pas de désir de vengeance.
Par définition, cet homme n'a jamais existé, il n'est pour Rousseau qu'une pure hypothèse, lui permettant d'initier une démarche scientifique. C'est une fiction, car la famille, cellule initiale de la société, existe nécessairement puisque le bébé humain en a besoin pour grandir et survivre. L'être hypothétique ainsi formulé a deux sentiments, innés et universels, l'Amour de soi, c'est à dire le désir de survie, et la pitié, qui est en fait le partage de la souffrance de l'autre. L'homme se place en miroir par rapport à l'autre, et quand celui-ci souffre, il souffre aussi, par amour de lui-même il veut faire disparaître cette souffrance, et le seul moyen de la faire disparaître est d'aider l'autre, ce qui justifierait que l'homme tend plutôt à faire le bien, ce que Rousseau appelle la « conscience morale ». Le raisonnement est calculateur, cherchant les intérêts, mais l'instinct premier est altruiste.
De fait, on peut donc penser que la culture dénature l'homme, puisque celui-ci est devenu violent et soucieux pour lui-même avant les autres, mais la vie en société est aussi un moment heureux, car l'homme naturel n'est rien. La dégradation est liée au fait que, quand les hommes vivent ensemble, l'amour de soi devient de l'amour-propre, c'est à dire qu'ils font plus cas d'eux même que des autres. Le ferment de l'inégalité serait donc la propriété privée, car elle établi une domination et des rapports violents entre des hommes originellement égaux.
Cependant, il est possible de fonder un nouvel ordre social, qui reviendrait en arrière et rendrait les hommes bons comme au commencement, et naturellement égaux les uns aux autres. Chez Hobbes, la sécurité est la valeur première, et elle peut être acquise au prix de la liberté, alors que chez Rousseau, les deux valeurs sont à égale valeur dans le contrat social : chacun doit se donner à tous, et non pas à un tiers qui obtient tous les pouvoirs. Le peuple est donc le haut lieu de la société, et il faudrait y instaurer une tyrannie de la loi, qui est un principe devant lequel tout le monde est égal. Pour que la liberté soit garantie, il faut que la loi soit impulsée par la volonté générale, laquelle est différente de la volonté de tous, qui se résume à la simple somme des intérêts égoïstes de chacun. Ceux-ci sont divergents, et l'État ne se préoccupe que de l'intérêt général. La loi ne doit donc pas émaner des factions les plus fortes, elle ne doit pas résulter de la volonté de tous, car pour être juste elle doit être souhaitée par tous, dans le but de l’intérêt général et au dessus des intérêts égoïstes.
Au contraire, dans un système totalitaire, les chefs incarnent la volonté générale, et les opposants ne reconnaissant pas celle-ci ont donc besoin d’une rééducation par le travail, et si la rééducation ne suffit pas à le faire revenir à la raison, il est nécessairement fou et doit donc être interné.
Comment définir l’intérêt général ? Il faut utiliser la démocratie directe, et ne pas céder son droit à un représentant, la démocratie doit être inaliénable car le représentant cherchera ses intérêts avant l’intérêt général. Selon Rousseau, la meilleure façon de procéder est de débattre jusqu’à obtenir un consensus reconnu par l’intégralité de la communauté, qui tendra nécessairement vers l’intérêt général. C’est bien sûr idéaliste, Rousseau s’est directement inspiré du fonctionnement Grec antique. De plus, si l’homme est un animal social, alors la politique donne un sens à sa vie, et il ne peut pas vivre sans un cadre commun. De plus, si la loi émerge de l’intérêt général, je m’obéis à moi-même et suis donc autonome, faire ce que je veux étant être esclave de ses passions, faire ce qui est bon pour moi est la liberté par l’autonomie. Cela permettrait la fondation d’une société libre et égale.

L’utopie, même si elle est irréalisable, permet de juger le présent en comparaison avec un but à atteindre.

Objection à l’utopie de Rousseau : Tous les hommes sont issus d’une société, ils ne peuvent donc pas partir de rien pour en fonder un nouvelle. C’est la société elle-même qui est première, à l’origine de la production des êtres humains. Le contrat social devrait produire, or pour s’y engager il est nécessaire de pouvoir réfléchir, et donc avoir été produit par une société. De plus, le contrat social est implicite, le choix n’est jamais réellement offert. Enfin, il est une justification à une vérité historique pré-établie.
Il garde cependant une valeur en tant qu’utopie : il est une idée de la raison.

L’homme est pris comme individu tiré hors du groupe, cherchant son profit personnel et égoïste, mais l’humanité n’est pas qu’un groupe d’Hommes isolés, puisqu’ils sont déterminés par la société qui les produit. Ainsi, pour Marx, affirmer en principes la liberté de chacun est insuffisant, elle doit être réalisée concrètement, c’est pourquoi sa philosophie est ancrée dans le social.
Marx voit donc dans le contrat social un reflet de la société actuelle, la vue de l’individu égoïste étant intimement liée à l’industrialisation. La domination par le profit se justifie par le contrat social, mais il reste encore des rapports violents sous-sous-jacents. Il offre donc une vue tronquée de l’individu, car celui-ci est pris sans son milieu.

Point de vue de Kant :
Le contrat social n’est pas une réalité historique, mais une utopie, un idéal à atteindre, qui permet à la fois d’orienter les efforts pour modifier le présent et de juger celui-ci. Le contrat social définit donc une société plus raisonnable.

Pour John Rawls est un philosophe libéral contemporain, théoricien du contrat social. Dans Théories de la Justice, il explique que le contrat social permettrait de définir par l’avis général une société juste. Il suffirait, selon lui, que chacun jette sur lui-même un « voile d’ignorance », c'est-à-dire qu’il ne tienne plus compte de son âge, de son sexe, de sa couleur… Et, à partir e se point, il devient possible d’établir une constitution juste, pour une société dans laquelle personne ne saurait à l’avance quelle sera sa place, et donc pour chacun, prôner l’égalité est la façon de procéder la plus sûre pour avoir une place agréable. Un maximum de libertés individuelles est ainsi garanti par la loi, ainsi que l’égalité absolue devant celle-ci. Ceci est universellement reconnu, la justice correspond à une égalité stricte devant la loi. Secondo, l’inégalité sociale serait elle juste, ou en tout cas plus juste que l’égalitarisme ? La stricte égalité de salaire, par exemple, est elle désirable ? L’idée du mérite est ainsi posée, et c’est de ce fait un point moins clair, et plus sujet à débat que les lois. Pour Rawls, l’inégalité sociale n’est pas injuste à condition que toutes les positions soient ouvertes à tous, avec pour seule condition d’accès le mérite, et à condition que cette inégalité profite à tous, alors que la stricte égalité tend en général à détruire la compétition, et l’émulation, entre les hommes, la société en est ternie et peut même s’en éteindre.



B : Le langage

Celui-ci est au cœur de toute culture. Pour Levy Strauss (txt1p142), c’est le langage qui permet de passer de la nature à la culture, car il est essentiel pour édicter des règles de maîtriser le langage, celles-ci étant toujours culturelles.
Le langage est le milieu humain, car la culture est un univers symbolique via le langage, qui rend présent ce qui ne l’est pas. L’univers serait donc à la fois présent et absent, et la pensée sans langage est impossible, puisque les idées sans mots ne peuvent être exprimées. On parle dans ce cas de fermentation intellectuelle, les idées non formulables étant vagues et confuses.
Un symbole est une chose qui fait penser à une autre chose, c’est par ce système de représentation que l’on peut parler de tout sans que cela nécessite la présence d’un univers entier, puisque l’univers culturel est symbolique. On a donc un lien étroit entre la conscience et le langage.
En dehors du langage, on a le réel, ce qui est vraiment. Par exemple, hors langage, le ciel étoilé n’est qu’un vaste ensemble de points lumineux sur un fond noir, il n’y a ni repère, ni sens. Le langage y apporte des constellations, et celui qui connaît les constellations ordonne le ciel. Cet exemple est transposable à tout le réel : le monde est découpé par le langage, il n’est pas fait d’un simple ensemble de sensations pures, l’extérieur n’est pas un fond coloré, il est découpé par la langue, et les impressions sensibles sont catégorisées par des concepts.
Si la langue est un reflet du monde, alors celui-ci est déjà découpé, et la langue met simplement un nom sur toutes les choses. Il existe des variations selon les langues, par exemple la nuance entre « fleuve » et « rivière » n’existe pas dans toutes les langues, les bédouins, eux, possèdent 40 mots pour désigner les chameaux, et les Inuits possèdent aussi un très large vocabulaire pour désigner la banquise, la glace, etc.
La langue simplifie : elle définit des idées générales puis les spécifie, les catégorises, mais elle signifie : la feuille du chêne est différente des autres feuilles, car chacune est unique, mais par commodité, on néglige l’originalité de chacune et les détails : on réduit la ressemblance à l’identité, car sinon, il faudrait un nom propre pour chaque chose, nom que l’on réserve aux personnes qui nous sont proches.
On peut mettre deux photos de Raphi côte à côte, prises à 10 ans d’intervalle, elles seront très différentes, et pourtant on désigne la personne présente sous le même nom, et donc comme la même personne. On néglige donc les variations, et on considère que, en dessous de tous les changements, Raphi a une réalité persistante, qui n’a pas été modifiée (une âme ?). Le langage ne ferait donc pas que décrire la réalité, il la construirait, avec par exemple ici l’existence d’un « je » substantiel.
Seul l’homme parle, sans forcément émettre de sons, puisque la communication peut être univoque car reposant sur de la simple transmission d’information, comme chez les animaux. Le langage animal est inné, alors que l’homme construit le sien, et le langage animal est limité à la description du présent, c’est un code de signaux.
Premack, un éthologue étudiant le langage, a enseigné le langage des signes à des singes anthropomorphes, et ceux-ci ont appris à combiner des symboles pour former des phrases simples : ils sont donc capables d’acquérir un langage mais ne l’utilisent que pour décrire le présent : seuls les humains sont dotés d’un vrai langage constitué de signes linguistiques :











Le mot rend, par le symbole qu’il apporte, le réel absent présent, on est donc à distance des choses grâce à notre univers symbolique.
Le signifié « table » ne retient que ce qui est commun à toutes les tables, il ne fait pas référence à une table en particulier : il est réservé à une classe d’objets. On a à faire avec des genres de choses, des classes d’objets, car s’il y avait autant de mots que de choses, alors il serait impossible de parler. On les symbolise donc, même si le langage est ainsi gagné au dépend de l’originalité de chaque chose, et ce de façon graduelle : plus l’extension est large, moins la distinction est précise, et plus l’extension est réduite, plus la compréhension est précise : Arbre, puis Chêne, puis Chêne rouge, puis CE chêne rouge…
La langue serait donc une description du monde dans le sens ou le monde existe d’abord, puis la langue vient ensuite et s’y adapte, mais elle en est surtout une mise en ordre, car elle permet aussi bien la description de faits réels que les concepts abstraits, les qualités données aux choses, ou les relations entre celles-ci, de causalité par exemple.
Exemple de l’arc en ciel, qui est continu mais décrit comme composé de 7 bandes colorées. Le langage découpe le monde, comme les Inuits découpent la banquise et les Bédouins les chameaux.
De plus, chaque langue le découpe d’une façon qui lui est propre, ce qui amène le langage au rang d’action sur le monde.
Pourquoi peut on parler de tout ?










Le langage est donc organisé selon une double articulation, entre monèmes, unités de sens, et phonèmes, unités de son. Cette articulation manque au langage animal, ce qui explique qu’ils ne puissent pas parler de tout.
Le sens du mot est porté par son contexte : la phrase simple « J’ai acheté le Monde » demande une interprétation, car elle peut avoir plusieurs sens, et on choisit le plus adapté en fonction du contexte dans lequel elle est insérée. La plus petite unité de sens est donc le discours, lequel est constitué de phrases, elle-même formées par des mots.

Tout ce qui fait la conscience se retrouve dans le langage, ces deux sont donc indissociablement lié. Une conscience sans langage n’est qu’animale, car ce n’est que par le langage que l’homme peut prendre du recul par rapport à la réalité, puisque le langage représente.

Pour exprimer le rapport entre pensée et langage, on a deux choix :
- D’abord la pensée, puis le langage qui viendrait ensuite, l’idée est déjà là et les mots ne viennent que la décrire, ce qui est donc une conception idéaliste.

Descartes, père de la philosophie moderne, est un philosophe idéaliste et dualiste : il n’existe que deux substances, la matérielle et la pensante, dans lesquelles se forment respectivement les objets et les idées. Il est le penseur de l’animal –machine, mécanique. Une machine est un ensemble de parties agissant les unes sur les autres dans une relation de cause à effet et d’extériorité. Il a donc une idée de la nature composée comme une machine, et partant régie par des lois que je peux comprendre, et donc maîtriser. L’animal le corps étant des parties de la nature, il est aussi possible d’en comprendre le fonctionnement, et donc la pensée de Descartes ouvre la porte de la médecine, qui veut comprendre le corps pour le réparer. L’homme a en plus l’âme, qui est en fait la pensée, et qui est étroitement unie au corps. Il en tient pour preuve que seul l’homme parle, ce qui est signe de pensée, qu’il est donc seul à posséder. Pour Descartes, la pensée est première, le langage ne fait que l'exprimer.
Descartes marque ainsi le tournant entre la pensée médiévale et la pensée moderne, car il fonde une conception du monde avec l’homme comme sujet. « Je pense donc je suis » : la vérité est lié à la subjectivité du sujet. Rapport de maîtrise à la nature, par la technique et la science, avec une mise en péril de l’avenir, puisque la domination se fait sans éthique.
Si l’homme parle, c’est parce qu’il possède la pensée, et l’animal ne parlant pas, on peut en conclure qu’il ne pense pas. Descartes voit une différence de nature entre homme et animal : bien que les deux possèdent un corps, qui est une simple figure de substance matérielle, l’homme possède la pensée (une âme), contrairement à l’animal. C’est là qu’est la rupture avec la pensée médiévale, qui prête aussi une âme aux animaux, créatures de Dieu. Chez Descartes, la pensée est l’âme, l’homme est donc le seule être doué d’une âme. Pour lui, la nature est construite sur le modèle de la machine, c'est-à-dire vidée de tout principe dynamique, elle n’est pas animée de l’intérieur, elle est juste constituée de matière inerte et de ce fait totalement désacralisée. Si tout paraît si complexe, c’est uniquement parce que c’est dû à l’industrie divine, et que les pièces sont donc minuscules et ouvragées, mais néanmoins existantes, et donc compréhensibles.
Une fois la nature posée comme machine, il devient nécessaire de parler de son créateur, qui la maintient en mouvement et l’entretient en permanence.
De plus, le corps, comme machine, peut être ouvert, compris, analysé, il n’est plus mystique et sacré.
La machine, la plus basique comme l’IA, ne pense pas, car même si elle reproduit les opérations de la pensée, elle n’en est pas consciente. Or, comment savoir si l’homme n’est pas une machine, puisque la seule expérience de la pensée que l’on fasse est celle que l’on fait avec soi-même, ce qui se passe dans la tête de l’autre est mystérieux. Le test de Thuring consiste à parler, via un terminal, avec un opérateur humain ou machine, et de voir ensuite si on est capable de déterminer si l’interlocuteur est un homme ou non. Les réponses d’une machine finissent toujours par ne pas être à propos.
Txt p 147 : Tous les hommes parlent, même le plus stupide, et aucun animal, même le plus intelligent, n’en est capable. Parler est le signe de la pensée. Le perroquet profère des paroles, mais ne parle pas, et paradoxalement, le muet parle.
La guenon Washau, qui a appris le langage des signes puis l’a enseigné à d’autres chimpanzés, a prouvé que les grands singes étaient capables de symboliser, mais aussi qu’ils n’étaient capable que de décrire le présent, ou ce dont ils ont besoin.

Le mouvement du corps peut exprimer l'émotion sans êre signe de pensée : par exemple, le chien remue la queue comme nous on sourie, sauf que l'on est capable d'en parler après coup ou de le simuler.

Objection à cette théorie : Les animaux peuvent parler, les humains sont juste incapables de les comprendre.
Réponse : Si ils exprimaient leur pensées, on pourrait en saisir au moins le sens, par l'éthologie par exemple

Objection : les animaux font certaines choses bien mieux que nous, ce qui leur demande de l'intelligence.
Réponse : C'est au contraire une preuve de leur mécanisme, car l'erreur est la preuve de la pensée : ils travaillent par instinct, et non par pensée réfléchie et volontaire. Par exemple, l'horloge mieux que quiconque mesure le temps, et pourtant elle ne le pense pas.

Pour Descartes, la pensée est première, le langage ne fait que l'exprimer. C'est aussi ce qui semble évident à n'importe qui si on y pense pas. Seulement, en phénoménologie, on s'aperçoit que lorsqu'on parle à l'oral, on ne sait pas à l'avance ce que l'on va dire. Ilen va de même pour les dissertations : on ne sait pas ce que l'on va écrire avant de l'avoir couché. On a donc jamais de rapport direct à la pensée pure, mais seulement avec l'énoncé qu'on en a et qu'on est capable de produire. L'idée ne serait donc pas là avant d'être formulée, elle n'est contenue que dans les mots qui l'expriment.
La parole ne traduit donc pas la pensée, puisque cela suppose la préexistence de la pensée, comme un texte que l'on se contenterais de formuler. Le langage ne serait ainsi pas la traduction de la pensée, mais le lieu. Il n'y a donc pas de pensée hors du langage, puisque c'est là qu'elle se crée. La pensée de chacun se révèle à soi même par le discours.

Conclusion : D'après Merlo Ponti, le sens et la pensée ne sont pas trancsendants au langage, ils ne le précèdent pas, et la deuxième erreur est de penser que le sens est contenu dans le mot. Le sens n'est ni dans, ni hors des mots, il est entre eux et ne sort que du raprochement des signes, ce qui explique la créativité du langage.

Cependant, la pensée étant liée au langage, serait on enfermés dans notre propre langue ? Non, car on peut travailler celle-ci, et la critiquer via elle-même.

Paradoxe du langage, qui, au lieu de fzire apparaître la réalité, la voile.
Texte de Berxon, philosophe spiritualiste, et de ce fait pensant qu'au fond du réel, il n'y a que l'esprit. Il s'est beaucoup intéressé aux sciences, et tout particulièrement à la biologie, qui est l'étude de la vie, qui surgit à un certain point du temps et de l'espace, ce qui semble très surprenant car cela s'oppose au second principe de la thermodynamique, dit principe d'entropie, qui stipule que « tout système organisé tend vers un point d'équilibre. Or, la vie, elle, part de l'inerte pour s'auto-organiser, c'est pourquoi on parle de négentropie, puisque la vie prolifère, génère de nouvelles espèces, innove continuellement : elle se diversifie.
Le concept philosophique central de Berxon est la durée, enraînant une réflexion sur le temps, vertigineuse car une pensée intellectuelle sur le temps ne mène à rien : le passé n'est plus, les future n'est pas encore, et l'instant présent est infiniment fugace. Pour se figurer le temps, on le voit donc comme un espace, où se succèderaient des unités de temps. Le temps devient ainsi discontinu, et ce n'est donc pas le temps vrai, puisque, par la conscience, on constate que le temps vrai est un pur flux, une continuité, que l'on découpe pour le raconter. Il en va de même pour le mouvement, qui est une durée continue que l'on découpe, pour la décrire, en une succession de points discontinus.
Pour Berxon, tout est une durée, en tant que conscience, qui dure pendant toute la vie. La durée vraie est une pure continuité, et pour lui toutes les choses durent, mais de manière différente, c'est ce qui procure une impression de stabilité. Il reprend ainsi à son compte la formule d'Héraclite : « On ne se baigne jamais dans le même fleuve », le fleuve étant l'image du réel, ou toute chose est en permanent changement : la montagne elle aussi est un fleuve, et c'est seulement la durée de chacun qui crée le contraste, et donne l'impression de variabilité ou de stabilité. Or, nous-même sommes changeants, alors que nous nous croyons permanents. On voit bien que l'on a changé, et dire « j'ai changé » suppose l'existence d'une substance éternelle, qui elle est restée inchangée sous le changement, correspondant à ce « je », à cette essence humaine, à l'âme qui échappe au temps. La continuité vient donc de la mémoire que l'on a de soi-même. La pensée bouddhiste, elle, correspond à celle d'Héraclite, prônant une impermanence des choses e des êtres.
D'après Montaigne, « nous sommes toujours entre le naître et le mourir », durée continue entre la naissance et la mort de l'individu, mais aussi mort continuelle de celui que j'étais, et naissance permanente de celui que je dieviens.
Texte de Berxon : « On voit les étiquettes » rappelle qu'on ne distingue pas l'orginalité des choses, mais qu'on les catégorise simplement comme des repères, ce qui montre un rapport utilitaire aux choses. Pour lui, l'artiste ne fait que formuler la réalité d'une façon autre que par le langage.

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